L’association « Musiques et Solidarités en Hautes-Pyrénées » a pour raison d’être le rapprochement du monde des personnes en situation de handicap et/ou en perte d’autonomie et du monde dit « normal » au travers d’un festival musical, « L’Offrande Musicale », sous la direction du pianiste David Fray. Au-delà de la gratuité de 20 % des places pour les PSH et PPA et leurs accompagnants, de l’ouverture des répétitions aux personnes ne pouvant assister aux spectacles, nous avons souhaité faire entrer la musique dans les établissements par la captation et la diffusion de concerts du festival et surtout par le biais de la musicothérapie, offre complétée par des séances de physiothérapie, par des soins et/ou massages de visage, de la sophrologie et des ateliers parfum.

Cette année, toujours dans la perspective de contribuer à une plus grande visibilité du handicap et de la perte d’autonomie, toujours dans le but de l’intégration dans la vie de la cité et dans l’espace public, nous avons décidé d’organiser une exposition en un lieu de grande fréquentation, en lien avec la Ville de Tarbes, le Jardin Massey. Par son travail « en immersion », par sa caméra empathique, par son évitement du systématisme du portrait, Doud, le photographe du festival, nous offre une série lumineuse sur le lien étroit qui existe entre les personnes en situation de handicap et leurs soignants, aidants, éducateurs, collègues de travail, amis, etc. Sa démarche était gage de réussite : « J’ai passé du temps avec chacun des sujets, nous apprenons à nous connaître, nous nous apprivoisons, souvent en échangeant autour de l’appareil photo. » Un Mamiya RB6.7, moyen format argentique des années 70, star de la photo studio, outil du photographe pour extraire la beauté des situations et leur densité humaine.

Il s’agit pour nous d’accorder une reconnaissance symbolique à ces métiers de l’ombre qu’exercent les soignants, de montrer au public, et en particulier aux jeunes, l’engagement humaniste et source de sens des métiers du soin. « Harmonies » dit l’accord essentiel et parfois la joie qui affleure au détour d’un échange. Sans taire les silences, les difficultés, trop nombreuses, la marginalisation, le poids du regard de l’autre. Nous n’avons pas omis de poser un regard sur les handicaps invisibles, les plus nombreux (80 %), dans l’espoir d’une conscience accrue du grand public, et d’un changement, petit à petit, des mentalités, au profit de la bienveillance et de l’accueil.