Hector Obalk, l’histoire de l’art version stand-up
Hector Obalk est ce critique d’art qui déplace les foules, les fait se tordre de rire et faire le plein d’émotions, le tout en réussissant haut la main le défi de condenser toute l’histoire de la peinture en un spectacle. Pour L’Offrande Musicale, il adapte son one man show « Toute l’histoire de la peinture en moins de deux heures » au sujet du festival : le handicap. Entretien juste après une captation vidéo qui est encore ce qui parle le mieux de cet incroyable spectacle !
L’Offrande Musicale : « Toute l’histoire de la peinture en moins de deux heures », c’est ambitieux…
Hector Obalk : Je pourrais vous la faire en dix minutes. Elle commence à la Renaissance avec un progrès technique (la perspective, l’anatomie, le rendu des matières. À partir de 1520, on entre dans le maniérisme jusqu’à Greco. Le Caravage marque le retour à la réalité, puis ce sont des aller-retour entre ceux qui inventent le sujet et ceux qui prônent le réalisme. Jusqu’à l’impressionnisme. S’ensuit une lente épuration, simplification. On supprime jusqu’au monochrome et à la fin de la peinture. Vous voyez, en deux heures, il reste du temps pour des arrêts sur image d’une dizaine de minutes sur quelques tableaux représentatifs.
O.M. : Et justement, vous nous réservez quelques surprises ?
H.O. : J’ai quatre versions du spectacle, et là je vais choisir entre autres des artistes qui ont eu un handicap. Ceux dont la vue a baissé avec l’âge. Titien mort à 88 ans. Ça a changé son œuvre et l’a fait apprécier des amateurs d’art moderne. Moins de détail, c’est une plus grande liberté de geste. Pareil pour la cataracte de Monet et ses Nymphéas. Dans les années 1970, Gilles Aillaud est devenu hémiplégique. Il peignait des animaux en cage et s’est mis à peindre des animaux en liberté car il lui fallait ses deux mains pour tenir la règle et dessiner des cages. Parfois la contrainte est bénéfique. Mais tout ne sera pas axé sur le handicap, je m’y arrêterai sur le chemin, voilà tout.
O.M. : On va se cultiver ?
H.O. : On apprend des trucs, mais très peu. Je ne suis pas là pour transmettre un savoir, mais pour faire aimer les œuvres. La vérité, c’est que c’est un spectacle hyper-drôle et plein de mes coups de foudre pour des œuvres.